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Yôki

Tako no Marine

Nanmon

vendredi 19 mars 2004, par Areyos Alektor

Avant d’être un jeu il s’agit avant tout d’un plat typiquement nippon à base de pieuvre (Tako). De là à penser qu’ils ont pondu le concept en plein milieu d’un repas il n’y a qu’un pas, et ça expliquerais l’étrangeté et la gaieté du monde dans lequel se déroule ce titre.

Microcabin est une boite qui a acquis ses lettres de noblesse sur MSX avec en autre des jeux d’actions possédant une ambiance forte et en général assez décalé. Dans leur liste de titres plus récents on pourra citer : Deep Feet Blue, Koku Hyouryu Nirgends, Swords & Sorcery, Fray, Mystic Formula, Marionette Company ou Street Boarders. Mais mon préféré est de loin Dragon Half, sûrement le plus déjanté et fun, surtout à 4. Mais vous les connaissez sûrement grâce au 2 Riglord Saga, mélange de RPG et de tactic développés pour le compte de Sega. Le premier est disponible en Europe sous le nom de Mystaria.

Tako ?

Le jeu prend une allure de manga pour enfant dans sa présentation. En effet il n’y a pas de conversation orale, mais plutôt des bulles de textes (légèrement animée) en guise de dialogues. D’ailleurs les personnages sont dessinés, créant un contraste fort voulut avec le monde dans lequel va évoluer Marine. Le coté manga est dotant plus renforcé que le design est très enfantin. Ce dernier se marie fort bien avec les animations et expressions de notre petite héroïne, aux vues desquels vous ne pourrez vous empêcher de sourire voir rigoler. Le monde est tout de couleurs pastels, avec des formes très basiques permettant une bonne lisibilité.

Marine est plutôt du genre enfant dissipée et faiseuse de bêtise. La conséquence de ses actes va l’amener à vivre une aventure des plus étranges. En effet son père va ramener une amphore (payée le même prix que le jeu, à savoir 3980 yens ;-) ), mais celle-ci est assez particulière. N’en faisant qu’à sa tête elle ne pourra pas s’empêcher de la triturer et ... en faire jaillir une pieuvre rosâtre. Sa famille, et les habitants de la ville, vont se retrouver transformer en chat tout rigolo faisant penser à une tirelire. La pieuvre l’invitera donc à venir les sauver, au travers de 4 niveaux où ils seront répartis.

Les niveaux sont découpés en plusieurs secteurs, eux même découpé en zone. Vous passez d’une zone à l’autre à l’aide de téléporteurs identifier par un drapeau de couleur, couleur symbolisant le secteur. Pour accéder aux téléporteurs il vous faudra résoudre des puzzles qui libéreront le passage jusqu’à eux.

Le jeu ne fera appel uniquement qu’à votre tête, se présentant comme un énorme casse tête chinois. Le challenge est assez intéressant et consistant, sans être insurmontable mais avec un dernier nivaux particulièrement long. Elle est d’ailleurs parfaitement étudiée, moins long il est aurait trop court, tandis que plus long il aurait pu devenir lassant ou trop répétitif. Il fait néanmoins preuve de bonnes idées tout du long, avec un nombre de situation faisant dans la grande variétés. Les puzzles font usages d’éléments du décor mais aussi de mécanismes, de blocs et de caisses.

Marine ne peut être déplacée directement, il faut en fait sélectionner quelque chose en guise de cible d’action pour qu’elle fasse le moindre mouvement. Un curseur de sélection est représenté à l’écran en 3D. La surface de jeu est découpée en parcelle carrée créant une grille invisible, vous déplacez le curseur à l’intérieur de celle-ci à l’aide du stick analogique ou de la croix multidirectionnel (qui sert aussi à se déplacer dans les menus). Le bouton A sert à valider, tandis que le bouton B sert à annuler (en fait afficher le menu de base). Le menu de base est peu complexe à saisir, le premier icône fait revenir sur le tableau de jeu dans le but de sélectionner un élément interactif (utile pour par exemple changer de direction ou s’arrêter en cours de chemin), le second ramène Marne à la maison, le troisième remet à zéro la zone et le quatrième permet de sauvegarder à tout moment. Les triggers servent à faire tourner la caméra, tandis que les boutons X et Y permettent de zoomer ou inversement.

Marine ira directement à l’élément choisis, il faudra donc veiller à ce qu’elle soit dans la bonne direction pour ne pas, par exemple, pousser une caisse dans le mauvais sens. Il faut jouer avec les éléments sélectionnable pour y parvenir. Il y a notamment des fleurs, de 2 types. Les fleurs à l’allure normale servent à redonner un coup de punch à Marine qui va s’épuiser à force d’être active, tandis que les plantes « carnivores » vont vous avaler et vous recracher donnant un coup de fatigue à la jeune demoiselle. Son état est représenté par un smiley situé en bas à gauche. Les dernières zones de chacun des tableaux font office de tableau finals avec comme particularité la présence de l’homme miracle qui fera office de boss (à battre à l’aide, toujours, de puzzle), et surtout le fait que Marine sera limitée en nombre d’actions (un compteur vous indiquera à l’écran où vous en êtes). Les éléments interactifs sont assez nombreux, on trouve pelle mêle des boutons poussoirs, des bombes, des trampolines ...

Marine

Très colorés ce jeu est avec ses couleurs pastels qui collent parfaitement au design. En effet celui-ci est très typé manga pour enfant, avec une Marine attachante comme tout avec sa petite bouille et ses mimiques pleine de vie. Tout les personnages sont dessinés, tandis que les objets et le décor sont en 3D. L’ensemble donne dans la simplicité sans être moche pour autant, le bon goût et la lisibilité étant de mise. Les textures sont fines, certaines étant animé avec parfois des effets, dont de transparences.

L’animation est fluide, avec des gros objets (avions, bateau ...) qui tournent dans le décor comme dans Super Monkey Ball pour remplir le fond de l’ écran. Le jeu est parsemé de petites animations que se soit pour les personnages (en particulier Marine, bien animée) ou les objets (eau qui coule, caisse qui se déforme après un coup, disparition avec effet de fumée ...).

Les musiques sont joviales, avec des teintes exotiques se tournant vers le banjo et des sonorités plus électronique. Elles sont nombreuses, et varient à chaque fois que vous entrez dans une nouvelle salle, ou recommencez celle en cours. Les bruitages sont de circonstances, il n’y a rien de spécial à noter de leur coté. Il n’y a pas de voix vu que les dialogues se présentent comme une bande dessiné. Ce n’est pas un mal finalement, cela donne une touche plus intimiste à l’ambiance.

Le jeu s’avère agréable à jouer, le système se montrant rapide à prendre en main malgré les possibilités. Tout est fait pour être simple et réduit à l’essentiel. Tout est représenté par des icônes très usuels, donc même sans parler la langue il ne présentera pas de difficulté de ce coté là. Par contre, attention, il y a des items dont il faut s’équiper pour débloquer de nouvelles actions (il y en a 3). Il faut pour cela retourner à la maison pour ensuite s’équiper.


Au final

Etre un ovni du jeu vidéo ce n’est pas une tâche aisée mais en plus être bon ne sera pas une mince affaire. Pourtant la petite Marine par le biais de ce titre va nous montrer que c’est encore faisable, et ce avec enchantement. Son univers est très attachant, avec une ambiance distrayante et très reposante. La réalisation tient la route, largement suffisante pour ce genre de titre où elle doit s’effacer au profit de l’efficacité du système bien pensé, tout en restant simple d’accès. J’attendais grandement ce jeu lors de sa sortie et je n’ai été nullement déçu, bien au contraire puisqu’il est devenu un des titres auquel je tiens le plus sur la console à spirale de maître Sega.

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