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C’est bien trouvé, c’est bien Tomy !

Yu Yu Hakusho

Spirit Detective

samedi 6 mars 2004, par Areyos Alektor

Tomy n’est pas une société reconnu pour exceller dans les jeux de baffes, et pourtant en 1994 ils nous ont offert une belle surprise sur cette console qui n’aura pas réussi à se faire sa place en grande partie à cause de l’accueil au japon. Ce titre est à mettre au coté du plus récent Naruto sur GameCube.

Le jeu

Plutôt que de jouer les photocopieuses je préfère vous renvoyer vers mon article sur le Yamishoubu ! ! Ankoku Bujutsukai qui tourne sur PC Engine. La grosse différence au niveau background est que le titre de Tomy exploite l’anime et non pas le manga comme c’était le cas pour Banpresto. L’apport immédiat est la présence du second générique en guise d’introduction et la présence pendant tout le long du jeu de séquences vidéos extraites de la série télévisuelle. Cela permet de suivre le scénario, mais aussi de bénéficier d’une présentation pour les personnages assez réussie avec ce principe.

Le jeu se découpe en trois principales parties réparties sur 2 écrans. Les 2 premières sont le mode story et le mode versus, accessible dès le départ. Dans le mode story vous jouez le camp des héros avec Yusuke Urameshi, Kuwabara Kazuma, Kurama, et Hieï. Comme dit peu avant l’histoire et vos adversaires vous sont présentés à l’aide d’une compilation de vidéo extraite du dessin animé. Vous aurez le droit à de nouvelles vidéos à chaque fois que vous gagnerez un combat. Pour ce faire ici par de round, tout ce fait en une manche. Par contre la barre de vie est doublée, au début elle est symbolisée par une barre jaune puis une fois arrivée à terme elle fait place à une barre en rouge (qui apparaît au fur et à mesure que la jaune disparaît). La particularité du déroulement tient au fait que vous êtes en équipe, si un des membres se fait battre un autre prendra sa place et ceux jusqu’à ce que tout vos adversaires soient vaincu, ou votre équipe. A chaque début de combat vous pouvez sélectionner le personnage que vous allez prendre en main. Si celui-ci gagne il récupérera de la vie, sinon il sera inaccessible jusqu’à ce que vous gagnez un match. A chaque affrontement gagné les personnages regagnent de la vie (une demie barre), et sont de nouveau disponible. Il faut donc bien gérer tout ça afin de ne pas se mettre dans une situation inextricable.


Tout les personnages se prennent en main de la même façon mais offrent chacun des caractéristiques qui leurs sont propres. Pour les contrôler tout est relativement simple, la croix permet de les diriger vers la droite ou la gauche mais aussi de se baisser et de sauter. Le fait de reculer vous met en garde de façon automatique. Il n’y a pas de contres ou de parades particulières mais les coups peuvent s’annuler. Au niveau des coup le système donne dans la simplicité mais aussi l’efficacité, vous pouvez frapper avec deux boutons seulement : le Bouton A et le Bouton B. Le bouton C ainsi que les triggers droit et gauche ne sont pas utilisés. Les attaques sont différentes d’un personnages à l’autre mais diffèrent aussi en fonction du mouvement effectué (vers l ’avant, en sautant ...). Le panel de coups disponible est donc suffisamment varié et important pour permettre une richesse intéressante surtout que cela va de pair avec la barre de SP qui va vous permettre ni plus ni moins que d’effectuer des supers attaques. Il y en a entre 3 et 5 suivants qui vous avez choisis. Certaines sont des attaques bien dévastatrice tandis que d’autres tiennent plus de l’enchaînement. Pour recharger la barre de SP il vous faut laisser appuyer sur un des boutons d’actions, cela ne vous empêche pas malgré tout de vous mettre en garde ni de vous déplacer voir de démarrer une attaque. Par contre dès que vous êtes attaquer ou que vous attaquez la concentration s’arrête.

Le mode versus est très complet puisque outre l’affrontement contre la machine vous avez la possibilité d’affronter un autre joueur ou de laisser jouer la machine contre elle même. Il vous est permis de sélectionner les personnages en lice, le décor et le niveau de chacun. En plus du classique 1 contre 1 se rajoute l’affrontement par équipe de cinq. On assiste là à un véritable tournoi où les combats s’enchaînent jusqu’à ce qu’une équipe soit vaincue.

La troisième partie correspond aux suppléments, on pourrait comparer ça aux bonus des DVD sauf qu’il s’agit d’un jeu et qui plus est sorti bien avant l’arrivée de ces supports. Au programme on retrouve un mode entraînement où vous pourrez vous améliorer (avec n’importe qui) au maniement sans que l’adversaire ne réponde, un Juke Box qui comme son nom l’indique permet d’écouter toutes les musiques mais aussi les bruitages et voix du jeu (un sound test donc), et pour finir en beauté une galerie de 20 artworks de monsieur Yoshihiro Togashi.

On retrouve toute les particularités des différents protagonistes (il y en a 15 en tout mine de rien) du dessin animé, que se soit dans la taille, l’allongement, la façon de battre ou les techniques. Juste à titre d’exemple :
-  Hieï est petit ce qui lui fait une allonge très courte mais en retour lui permet d’éviter les coups en hauteur, il est très rapide et se sert de sa lame.
-  Kuwabara Kazuma quant à lui se sert de son épée énergétique assez efficace mais se montre plutôt lourdaud à déplacer.

La technique

L’entrée en la matière dans ce titre est des plus agréable grâce à la présence d’un générique en vidéo. Ce que l’on peut remarquer de prime abord c’est la qualité de la compression. Les vidéos sont en plein écran, avec de belles couleurs, un effet de moirage due à la perte qui se montre suffisamment discret et une animation sans faille. Comparé à ce qui l’est possible de faire on atteint quasiment la perfection que se soit au niveau de l’image, de l’animation ou du son. Même encore maintenant cela se laisse regarder sans problèmes, mais le mieux est encore de replacer le jeu dans son contexte puisqu’il est sortie tout juste après l’arrivée de la Sega Saturn (novembre 1994) et de la Sony Playstation (décembre 1994). Si j’en parle c’est tout simplement parce que le résultat est supérieur à ce que l’on a pu voir dans la quasi totalité des titres Saturn et n’a rien à envier au bon niveau de ce coté là de la console de Sony.

Mais ce n’est pas des vidéos qui font un jeu sauf si celui-ci est basé dessus, or comme nous ne sommes pas en train de parler de Battle Heat (PC-FX) ni de Tengai Makyo Karakuri Kakutoden (PC-FX) ce qui n’est donc pas le cas ici. Le visuel se présente au premier regard comme un jeu de baston classique : de la 2D avec un décor de fond, 2 personnages en face à face posé sur le sol. Chaque combattant à sa petite entrée en matière et dès ce moment on sent qu’il y a un quelque chose en plus. Du rotoscoping a été utilisé tout comme dans Mortal Kombat sauf qu’il ne s’agit pas de capture vidéo sur fond de couleur mais d’animation traditionnelle. Cela peut paraître étrange mais le résultat en vaut la peine car on sent très nettement la touche dessin animé. Mais ce n’est pas tout, le décor en plus de proposer du multidirectionnel classique offre du parallaxe avec un nombre de plan supérieur à la moyenne couplé avec un effet de perspective sur le décor et un zoom complet comme dans Samourai Spirit ! Là il faut le dire ça calme un peu, bon il ne faut pas non plus s’alarmer il n’y a rien de tape à l’œil, mais pourtant en y prêtant attention c’est quand même terrible il faut bien le reconnaître. Ce qui ne gâche rien c’est que les ombres bénéficient de tout cela, et ne sont pas de simples ellipses mais bien des ombres portées sur le sol.

Les sprites ont bénéficiés d’un grand soin que se soit pour le visuel (ils sont fin, détaillés et colorés) ou l’animation. D’aucuns ne vous donneront une impression de débâcle ou de la moindre pointe de déception même si le rendu ne plaira pas forcément à tout le monde. On retrouve au travers du jeu ce que le manga ou le dessin animé inspirait à la représentation des êtres le peuplant. On se prend de joie face aux myriades de détails et de couleurs égaillant cet univers même si l’on aurait espéré avoir plus de décors. On se consolera en se disant qu’il s’agit d’un respect envers le contenu original malgré que tout les décors ne soient pas utilisable hors mode story (mais là je n’en dirais pas plus, je vous en laisse le plaisir de la découverte).


Le scrolling est fluide et rapide, il n’a rien à envier aux meilleures production du genre. Le zoom se montre efficace, il faut dire merci au système de lissage des processeurs graphique qui limite la pixelisation lors des gros plans, et ne montrera aucuns à-coups ou de glissement. L’ensemble est complété par quelques jolis effets comme de la transparence.

La bande son est une réussite elle aussi. Les musiques n’appartiennent pas aux BO tout comme c’était le cas pour celui de la PC Engine mais s’avère d’un bon niveau dans l’ensemble. Le thème musical est agréable et certaines compositions plus que de bon ton. Les bruitages et voix sont tirés du DA il n’y a donc rien à dire ou à redire puisque ce n’est pas propre aux jeux. Quand à la qualité de digitalisation elle est parfaite, ce qui donne dans le fait qu’elle ne fera pas tâche comme c’est le cas pour Samourai Spirit sur 3DO.

Le gameplay est bon même s’il aurait pu être un peu plus équilibré. Il n’y a pas de faille dans le contrôle mais gare aux manettes employées qui sont dans l’ensemble d’un mauvais niveau sur cette machine. Les différentes idées employées dans le jeu sont plus que les bienvenues est confère à ce titre un gage de qualité et richesse pas si courant que ça.


Au final

Très complet il ne décevra ni les fans de l’œuvre ni les aficionados de bastons. La console leur réserve pas mal d’heures de route sur ce titre agréablement surprenant. Il n’est évidemment pas parfait, les puristes pourront toujours lui reprocher quelques entorses comme les proportions qui ne sont pas à l’identique pour tout les personnages comparé au dessin animé, ou le fait de pouvoir effectuer le Reygun à volonté par exemple. Le jeu n’est pas assez technique dans son système pour faire l’unanimité (beaucoup lui préféreront Yu Yu Hakusho - Makyo Toitsusen de Treasure sur Megadrive) et sa réalisation n’a rien d’extraordinaire même si elle est de très bon niveau et se montre efficace. Dans les points perfectibles on notera par exemple le manque d’étape intermédiaire dans les mouvements par rapport aux titres actuels (ou Kabuki Itouryodan sur PC Engine Arcad Card), mais c’est tout de même loin devant Way of the Warrior. En fait il n’y a rien de bien méchant à lui reprocher, on peut donc en conclure que nous sommes face à une réussite, et méritée qui plus est. J’apprécie beaucoup ce titre, il est l’un de mes favoris sur cette machine et je ne me lasse pas de voir et revoir le mode story. Il est en tout cas pour l’instant le jeu le plus intéressant pour les fans de YuYu.

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